C’est vrai ça !  Chaque année, une semaine avant le 1^er mai, les médias et surtout les JT du midi destinés à Mamie Michelle nous parlent en long, en large et en travers de cette coutume associée au muguet. Qui a décrété qu’un jour férié il faudrait se lever et faire l’effort de sortir pour acheter quelques clochettes blanches ?  

Le brin de muguet, une tradition à l’origine sans rapport avec le travail

Bon, retour en arrière. Très en arrière : à la Renaissance.  En 1560, le roi Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis, se trouvent dans le Dauphiné, province à l’époque du sud de la France. Un chevalier au nom à dormir dehors, Louis de Girard de Maisonforte, leur offre alors un brin de muguet. Cette idée plut beaucoup au roi, qui décida d’en faire une coutume. Chaque année un brin de muguet sera offert le 1^er mai aux dames de la cour. 

Les années passent, les choses évoluent. En 1793, le calendrier républicain fixe la fête du travail au 26 avril. Le muguet est associé à cette journée, mais la tradition se perd peu à peu. Il faut attendre 1895 pour la voir réapparaitre grâce au chansonnier Félix Mayol. Cet artiste mit du muguet à sa boutonnière un premier mai, lors de sa première représentation à Paris. Il rencontra beaucoup de succès et décida de faire de cette fleur son emblème. Sa popularité permit de relancer la tradition.

Les grandes maisons de couture parisiennes y contribuèrent également. Le 1^er mai 1900, lors d’une grande fête, des brins furent offerts aux femmes par les couturiers. Ils perpétuèrent ensuite cette attention chaque année.
A partir de 1930, la vente de muguet commença dans les rues et se développa de plus en plus.

Le commerce du muguet

Chaque année, ce sont près de 60 millions de brins de muguets qui sont produits, qu’il s’agisse de fleurs coupées ou de pots. Parmi les muguets produits en France, 85% proviennent de la région Nantaise.

Et si vous regardez le JT (toujours celui de Mamie Michelle), vous n’échapperez pas à l’habituelle polémique : qui peut vendre du muguet ? En effet, nous avons d’un côté les fleuristes installés avec leur boutique, et de l’autre les stands dans la rue des associations ou des particuliers.
A vrai dire, les arguments des uns et des autres sont valables. Les fleuristes payent des charges, leur profession est en crise, il est normal qu’ils n’apprécient pas cette concurrence supplémentaire. Mais de l’autre, le muguet est une tradition et j’y suis très favorable du moment que les vendeurs de rue respectent les règles (vendre le muguet coupé, sans ajouter une autre fleur ; ne pas se coller aux fleuristes). Je suis d’autant plus attachée à cette tradition, que j’y ai participé avec ma famille depuis que je suis toute petite. Et quelle fierté quand on a 8-10 ans, de vendre le muguet du jardin !

Voilà, j’espère que cet article vous aura donné envie de vous lever le 1^er mai pour aller acheter quelques brins de muguets ! N’oubliez pas, par ailleurs, que le muguet est symbole d’amour et de bonheur 😉